Yukari se perdit alors dans ses pensées les plus sordides et les plus sombres . Pourquoi dans ce lieu, aujourd’hui, avec ce goût de chagrin et d’amertume dans la gorge qui lui donnait l’envie d’hurler ? Peut-être était-ce parce qu’elle s’y sentait mal, qu’elle avait besoin de ressentire qu’elle n’était pas seule et que malheureusement seul un amour invisible qui n’a jamais existé pouvait lui redonné un peu d’espoir et la sensation de savoir pourquoi elle était encore là et qu’elle devrait se battre même si une armée des ténèbres envahissaient son cœur et son âme jusqu’à la rendre pourrie de l’intérieure ? Était-ce alors une raison valide pour se joindre un passage dans le chemin des morts qui l’emmèneraient peut-être une fois pour toute avec eux, emportant son corps mais aussi son esprit loin de cette vie qu’elle détestait presque du plus profond d’elle-même .
Oui, elle la haïssait même parfois, lors de ses grandes folies et solitudes du moment, tel un début de soirée comme celui qu’elle vivait là, dans un cimetière comme une pauvre errante qui ne demandait qu’à être délivrée d’un mal qui lui brûlait le cœur et la déchirait dans son plus profond et noir esprit mental . Comment d’ailleurs aurait-elle su apprécier les choses simples de la vie sans l’éducation des anciennes traditions qu’elle avait reçu lors de grandes cérémonies organisées en l’honneur de tel ou tel personne d’une société importante et qui la gonflait plus que tout au monde et d’où elle se sentait encore une fois désespérément seule, grotesque et abandonnée dans un monde parallèle d’où elle se réveillerait bientôt, réalisant que tout n’était qu’invisible et sordide rêverie .
Malheureusement pour notre jeune asiatique aux cheveux longs, fins et dont la couleur d’un noir sombre reflétait l’esprit et l’âme qu’elle avait en se moment même, c’était la triste réalité des choses . Cette vie, qui pour certains serait un paradis même, entourés de strasses et de paillettes ainsi que des personnes les plus riches du monde qui pourtant étaient d’un ennui mortel, n’était en fait qu’un enfer continuel pour la jeune femme vêtue de noire . Comment pourrait-elle être autrement que mal dans sa peau et dans son cœur en cherchant pourtant à changer et se défaire de se monde déjà prescrit pour elle, où elle ressemblait à une petite princesse perdue attendant un peu d’aide d’amis imaginaires et mourant en agonisant dans une tour noire, enfermée et seule au monde pour l’éternité .
Elle finit de rêvasser et se remit dans le doux bain de la réalité, malgré qu’elle venait d’y réfléchir et de sombrer un peu plus dans une folie mortelle plus que certaine . Elle se souvenait avoir toisé une tombe d’un vert-bleu très pâle tâché de petits carrés noires et gris pour que le tout paraisse un peu plus sordide et moins mélodramatique sans doute . Elle prit alors un vase qui contenait encore de l’eau de pluie et déposa les douces fleurs du mal dedans, . Elle prit ensuite un petit cadre et regarda sa propre photo qu’elle avait mis à ce cher homme pour lui rappeler qu’elle était là et qu’un jour où l’autre elle serait près de lui . Bien qu’elle ne connaisse rien de lui, elle voulait croire que c’était un être humain bon dans le fond . [Fin flash back]
La jeune demoiselle alors entra dans le hall, chassant ces idées grotesques de son esprit et s’avança dans le sublime hall qui allait maintenant faire parti de sa nouvelle vie en tant que surveillante, loin des tombes et du chagrin qu’elle avait vécu il y a encore si peu, dans ses rêves . La pièce était sublime et notre jeune asiatique avait changé pour laisser place à une demoiselle d’age adulte et bien plus raffinée et souriante que jadis . Le hall était d’une splendeur à couper le souffle et Yukari se perdit dans ses pensées, une fois de plus, mais en plus joyeux tel les souvenirs printaniers de son enfance .
